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Détecter les HPI
Les tests pour détection des HPI sont de plus en plus fréquemment demandés par les parents auprès des psychologues. Est-ce un phénomène de mode provoqué par la mise en avant caricaturale de personnages HPI dans des séries sur TF1 ? Une envie des parents d’avoir une justification médicale pour que l’on considère leur enfant comme spécial ? Un besoin de notre éducation d’étiqueter les élèves pour se dédouaner en externalisant et en médicalisant les problèmes d’apprentissage qu’elle cause ?
Pas toujours bien heureusement.
Ces diagnostiques peuvent souvent aider des enfants en difficulté à se connaître et les profs et parents à les accompagner. L’expérience de terrain et les productions scientifiques donnent des pistes pour aider les HPI à mieux apprendre en classe.
Pourtant le QI (coefficient intellectuel) n’est qu’une mesure moyenne de certaines compétences cognitives, sélectionnées parmi d’autres et construites selon les codes de langage ou d’habitudes d’un milieu spécifique. Ce qu’il dit est donc limité et ce sont surtout les familles de classes aisées qui procèdent à ces tests, cela génère même un marché fructueux selon certains témoignages. Vouloir mesurer l’intelligence de chaque élève est une démarche dangereuse et heureusement impossible, qui tente de réduire les jeunes à une donnée, un sigle, un diagnostic (invoquant à tort une dimension médicale pour justifier un traitement spécifique) plutôt que de les comprendre dans un contexte, un groupe et un ensemble de déterminismes. Méfions-nous de l’école qui prétend pouvoir et vouloir calculer le potentiel de chaque jeune, et encore plus de celle qui s’adapte en fonction du chiffre obtenu.
Mais surtout, que permettent vraiment ces "diagnostic" à l’école et que nous apporte cette mesure ?
S’il s’agit d’être plus à l’écoute des HPI pour que leur avis, leur sensibilité puisse s’exprimer dans le groupe et auprès des profs,
S’il s’agit de les rendre plus actifs en cours, en posture de recherche, de leur laisser des temps d’expression et de créativité,
S’il s’agit de ne pas les évaluer dans une démarche formative, pour qu’ils puissent mieux se situer dans leur parcours,
S’il s’agit de ne pas les ennuyer en donnant du sens aux disciplines avec, par exemple, des ouvertures interdisciplinaires.
Alors appliquons plutôt ces bons conseils à chaque jeune de chaque classe, plutôt que de regrouper les jeunes qui se ressemblent entre eux.
Comme le souligne "Jérôme Pélissier" dans la Fabrique des surdoués : « N’importe quel bébé humain est, par définition, HPI ». L’école doit rester le lieu d’expression de ce potentiel pour tous.